
Planification familiale au Sénégal : L’ANJSD engage les hommes pour un changement durable
Le défi : Une charge trop souvent invisible
Dans de nombreuses communautés, la planification familiale repose encore majoritairement sur les femmes. Cette responsabilité quasi exclusive engendre une “charge mentale” considérable, qui peut se traduire par des rendez-vous oubliés, des méthodes abandonnées et, parfois, des grossesses non désirées. Une réalité tristement banale, mais à l’impact profond et collectif.
Notre solution : Une campagne audacieuse
Face à ce constat, l’ANJSD, en partenariat avec le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, a lancé la campagne “Les Aînés protecteurs”. Notre objectif est d’intégrer les hommes — particulièrement les jeunes hommes — dans les stratégies de planification familiale. Loin d’être de simples spectateurs, nous les formons à devenir des acteurs conscients et engagés.
Comme le souligne Fatoumata Diallo, sociologue à l’ANJSD : « Il ne s’agit pas d’ajouter une charge aux hommes, mais de partager équitablement celle qui pèse depuis trop longtemps sur les femmes. »
Notre approche terrain pour un changement concret
Entre 2024 et 2025, nous avons mené des causeries communautaires dans les 14 régions du Sénégal, ciblant les hommes de 25 à 30 ans. Ces sessions abordent sans tabou les méthodes contraceptives, la communication dans le couple et la charge mentale.
- Les premiers retours sont encourageants : L’implication des hommes se traduit par une meilleure continuité des méthodes contraceptives, une diminution des tensions et une plus grande complicité au sein des couples.
« Avant, je pensais que le préservatif c’était juste pour les jeunes. Maintenant je comprends qu’il peut aider ma femme à se reposer entre deux enfants », Abdoulaye, Tambacounda.
Vers une refonte des politiques publiques
En parallèle, l’ANJSD développe des indicateurs locaux pour mesurer l’évolution des masculinités reproductives. Notre but est de fournir des outils de suivi adaptés au contexte sénégalais, afin d’informer les prochaines stratégies nationales de santé publique.
La planification familiale ne peut plus être un monologue. C’est un dialogue, un projet à deux, une responsabilité partagée.
Ce qu’il faut retenir :
- Une charge partagée : L’implication des hommes est essentielle pour alléger la charge contraceptive qui pèse sur les femmes.
- Des résultats positifs : L’engagement masculin améliore la continuité des méthodes et le dialogue dans le couple.
- Une approche ciblée : “Les Aînés protecteurs” mise sur la transformation des normes masculines au niveau communautaire.
- Un futur en construction : L’ANJSD propose des outils de suivi pour que les politiques de santé s’adaptent aux réalités de genre.
Source : Article de Leral.net, « Planification familiale : Et si les hommes prenaient enfin leur part«