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« Notre corps, notre santé » Projet de lutte contre les Violences Gynécologiques et Obstétricales (VGO) au Sénégal

décembre 11 @ 8h00 - 17h00

Contexte

Au Sénégal, les besoins en santé sexuelle et reproductive des femmes, des adolescentes et des jeunes constituent un enjeu majeur de santé publique. Pourtant, les Violences Gynécologiques et Obstétricales (VGO) restent encore peu documentées et rarement prises en compte dans les politiques et stratégies de santé.
Le projet
« Notre corps, notre santé » a pour ambition de briser le silence autour de ces violences, de donner la parole aux femmes et jeunes filles, et de promouvoir des soins de santé respectueux des droits humains et des standards internationaux

Objectif global :

Libérer la parole des femmes et des jeunes filles victimes de VGO, favoriser leur reconstruction et renforcer leur pouvoir d’agir.

Objectifs spécifiques :

  • Créer un espace de confiance pour partager les expériences vécues dans les parcours de soins.
  • Améliorer les connaissances sur la santé sexuelle, les droits et le corps.
  • Favoriser l’empouvoirement individuel et collectif à travers une prise de conscience et un plaidoyer citoyen.
  • Instaurer une dynamique de solidarité et de soutien mutuel entre les participantes.
  • Contribuer à l’analyse socio-culturelle des VGO pour nourrir la recherche et l’action de plaidoyer.

Zones d’intervention

District sanitaire de Diamniadio (site pilote), couvrant cinq communes.

Bénéficiaires

  • Femmes et jeunes filles âgées de 10 à 65 ans et plus, issues de divers profils :
    • Adolescentes et jeunes scolarisées et ou Non scolarisées,
    • Femmes enceintes, mariées, sans enfants, ménopausées.
    • Femmes vivant avec une maladie chronique ou le VIH.
    • Femmes en situation de handicap.
    • Personnes stigmatisées (travailleuses du sexe, usagères de drogues, ex-détenues, femmes ayant vécu un avortement..).

Activités principales

  • Organisation de 8 cycles de cercles de parole, chacun comprenant 6 séances thématiques.

Chaque cycle regroupe en moyenne 15 participantes et dure trois mois.

  • Renforcement des capacités des participantes sur les VGO, les DSSR et l’approche par les droits.
  • Mise en place de groupes mixtes pour encourager l’intergénérationnel et la mobilisation collective.
  • Débriefings, évaluations périodiques et accompagnement psychosocial.
  • Mobilisation communautaire et plaidoyer auprès des autorités sanitaires et locales.

Résultats obtenus

  • L’organisation des cercles de parole a permis à de nombreuses femmes et jeunes filles de partager pour la première fois leurs expériences, rompant ainsi l’isolement et les tabous liés aux violences gynécologiques et obstétricales.
  • Les participantes ont acquis de nouvelles connaissances sur leurs droits, leur santé et leur corps, et plusieurs d’entre elles se sont affirmées comme leaders communautaires, capables de sensibiliser et de mobiliser d’autres femmes.
  • Une dynamique de solidarité et de sororité s’est installée, favorisant la confiance en soi et le soutien mutuel.
  • Au niveau institutionnel, le projet a permis de renforcer le plaidoyer collectif en faveur de soins respectueux et conformes aux droits humains.
  • Pour le consortium (Enda Santé, ANJ-SD et ROAJELF), l’expérience a renforcé la synergie et la mutualisation des expertises, tout en consolidant leur positionnement comme acteurs clés dans la lutte contre les VGO au Sénégal.

Partenaires

  • Organisations porteuses : ANJSRPF, ROAJELF, Enda Santé
  • Partenaires techniques et stratégiques :, Equipop

Témoignages :

Grossesse, Accouchement, Consultation : Les difficultés liées à l’accès aux soins

«  L’accès aux structures sanitaires, un calvaire pour nous les personnes handicapées. Ils mettent des escaliers partout oubliant qu’il n’y a pas que des personnes valide au monde, nous existons nous aussi les personnes à mobilité réduite mais je crois qu’ils ont tendance à l’oublier » Aissatou

« Lors de mon premier accouchement, avant de savoir que je devais faire de la césarienne, les sages femmes me touchaient de manière répétée, à tour de rôle. Après l’accouchement, l’un des bébés avait une blessure sur la tête, j’ai pensé aux touchers vaginaux après quelques jours il est décédé ». Khady, 38 ans

 » Normalement nous les personnes handicapées nous ne devons pas faire la queue nous devons passer en priorité, mais les prestataires de santé semblent l’ignorer. Ils nous font faire la queue jusqu’à notre épuisement et cela que nous soyons enceinte ou pas. Mon dernier accouchement, quand je criais de douleur les sages-femmes m’ont demandé de fermer ma gueule par ce que c’était bon quand je faisais le truc avec mon mari c’était à l’hôpital de Diamniadio « . Safiétou

Difficultés liées à l’accueil

« J’avais un retard de règles de trois mois, alors je suis allée consulter à l’hôpital. En expliquant ma situation au médecin, il m’a demandé de monter sur la table et d’enlever mes vêtements. J’ai alors demandé pourquoi je devais me déshabiller, car c’était ma première consultation, et je ne comprenais pas.

Au lieu de m’expliquer, il m’a répondu sur un ton méprisant : ‘Toi, déshabille-toi, tu es énervante. On te consulte.’ Je lui ai dit que j’avais besoin de comprendre ce qui allait être fait. Il a alors rétorqué : ‘C’est comme ça que vous êtes, vous êtes insolentes. Face à ce comportement, j’ai pris mes affaires et quitté la salle. Alors que je partais, il m’a dit de ne plus revenir »

Violences Gynécologiques et Obstétricales (VGO)1
décembre 11 @ 8h00 - 17h00
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Catégorie d’Évènement:

Lieu

Diamniadio
rufisque, Senegal + Google Map